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Fiches

  • Corrigé Brevet 2006

    Le Soleil des Scorta
    Laurent GAUDE


    QUESTIONS (15 points)

    Toutes les réponses doivent être rédigées.

    I - "SUR UN CHEMIN DE POUSSIERE" (5 points)

    1. Relevez quatre mots ou expressions appartenant au champ lexical de la chaleur. (1 point)
    = "air brûlant" "hébété de chaleur" "soleil" "s'enflammer"

    2. "Comme une flaque immobile qui ne servait qu'à réfléchir la puissance du soleil." (l.16-17)
    "réfléchir" (l.16)
    Remplacez ce verbe dans la phrase par un mot ou une expression synonyme. (0,5 point)
    = refléter, réverber, renvoyer, réfracter

    3. Pour quelles raisons l'auteur insiste-t-il ainsi sur la chaleur ? (l.1 à l.5) (0,5 point)
    = épuisement et obstination ; aspect fantomatique et volonté renforcée.

    4. "Enfin, au détour d'un virage, la mer fut en vue." (l.13-14)
    "C'est alors qu'ils virent Montepuccio". (l.28)
    a. Relevez les deux adverbes.
    = Enfin - alors

    b. Justifiez le temps des verbes.
    = Passé simple de l'indicatif. Temps du récit. Action de premier plan, aspect ponctuel.

    c. A partir de vos réponses, indiquez ce que marquent ces deux phrases dans la progression générale du récit. (2 points)
    = Ces deux phrases marquent deux étapes importantes du récit et du voyage : apparition de la mer puis du village. Les adverbes de temps et leur place soulignent ces étapes, au même titre que le passé simple. Idée de rupture, de surprise, d'apparition soudaine.

    5. "Et son cavalier semblait une ombre condamnée à un châtiment antique." (l.4)
    En vous appuyant sur cette comparaison, dites quel est le destin qui selon vous attend le cavalier. (1 point)
    = mort, damnation, idée de fatalité.


    II - "J'IRAI JUSQU'AU BOUT" (5 points)

    1. "Je plongerai dans les flots mais je ne céderai pas." (l.25)
    a. A quelle phrase de ce même paragraphe cette phrase fait-elle écho ?
    = "il était prêt à s'enfoncer dans les eaux, de ce même pas lent et décidé si son maître le lui demandait" (l 20-21)

    b. Qu'en déduisez-vous sur la relation entre l'homme et l'animal ? (1 point)
    = L'homme et l'âne ne font qu'un, un même volonté les anime.

    2. "Ni l'air brûlant qu'il respirait. Ni les rocailles pointues sur lesquelles ses sabots s'abîmaient." (l.2 et 3) et "Jusqu'au bout. J'avance. Et je veux ma vengeance." (l.26)
    a. Observez la construction de ce passage et indiquez les procédés utilisés.
    = négation, rythme saccadé, phrase nominale, phrase courte...

    b. Que nous révèlent-ils sur le cheminement de l'homme et de sa monture ? (1,5 point)
    = Ces procédés montrent l'avancée inexorable de l'homme et de l'animal : le destin est en marche.

    3. "Je devrais déjà apercevoir le village. A moins qu'il n'ait reculé. Oui. Il a dû sentir ma venue et a reculé jusque dans la mer pour que je ne l'atteigne pas."(l.23-25)
    a. Quelle est la figure de style utilisée pour évoquer le village dans ces lignes ?
    = Personnification

    b. D'après vous, quel sentiment le cavalier prête-t-il au village ? (1 point)
    = Le village aux yeux du cavalier semble éprouver de la peur puisqu'il se serait caché dans la mer.

    4. Dans ce même passage, le verbe "reculer" est employé deux fois à deux modes différents. Identifiez-les et expliquez la signification de ce changement de mode. (1,5 point)
    = - "ait reculé ": subjonctif passé
    = - "a reculé" : indicatif passé composé
    = Le changement de mode indique le passage du doute, de la possibilité, à la réalité et la certitude : le cavvalier pense que le village a vraiment peur de lui.


    III - "LA DERNIERE COLLINE DU MONDE" (5 points)

    1. "Un petit village blanc, de maisons serrées les unes contre les autres, sur un haut promontoire qui dominait le calme profond des eaux." (l.29-30)
    a. Précisez la nature de petit, puis celle de qui dominait le calme profond des eaux.
    = "petit" : adjectif qualificatif
    = "qui dominait..." : proposition subordonnée relative.

    b. Dites à quelle forme de discours appartient cette phrase.
    = discours descriptif

    c. Quelles impressions donne-t-elle du village et du paysage ? Vous développerez votre réponse en utilisant d'autres éléments du dernier paragraphe. (2,5 points)
    = impression de domination et d'entassement : une présence humaine dans un environnement hostile et "désertique".

    2. "L'homme sourit. Le village s'offrait au regard dans sa totalité." (l.28-29)
    a. Comment interprétez-vous ce sourire ?
    = sourire de satisfaction, de défi, de soulagement

    b. Quelle hypothèse ces deux phrases vous permettent-elles de formuler sur la suite du roman ? (1 point)
    = L'homme sourit : il éprouve une mauvaise joie : sa vengeance est proche et ne peut lui échapper : c'est le sens du verbe "s'offrait" et du groupe nominal "dans sa totalité" ; cette reformulation suppose une reddition de la part du village.

    3. En vous appuyant sur vos connaissances (récits, théâtre, cinéma...), dites à quel type de personnage ce cavalier peut faire penser. Rédigez votre réponse en la justifiant. (1,5 point)
    = Don Quichotte, Ulysse, Colomba, Lucky Luke... L'image d'un héros vengeur venu du passé (voire de la mort) à la fois fatigué mais obstiné et déterminé. Le personnage est un archétype (héros du drame romantique, du roman populaire, du western...)


    REECRITURE (4 points)

    1. "Le cavalier ne bougeait pas. Un vertige l'avait saisi. Il s'était peut-être trompé". (l.21).
    Réécrivez ce passage en remplaçant "Le cavalier" par "Les cavaliers". (2 points)
    = "bougeaient" - "les avait saisis" -"s'étaient trompés"

    2. "Rien ne viendra à bout de moi... Le soleil peut bien tuer tous les lézards des collines, je tiendrai." (l.9-10).
    Réécrivez ce passage au discours indirect en commençant par "Le cavalier murmurait que..." (2 points)
    = "ne viendrait" -"lui" - "pouvait" - "qu'il tiendrait"

    REDACTION (15 points)

    Derrière leurs volets, une vieille femme et sa jeune voisine voient passer le cavalier. La première le reconnaît et révèle à l'autre le passé de cet homme. Craintive, elle lui explique les raisons qui pourraient motiver son désir de vengeance. En réponse, la jeune voisine tente de montrer que la vengeance est "mauvaise conseillère".

    Vous présenterez rapidement la situation ; puis, dans une première partie, la vieille femme prendra la parole et dans une seconde partie, sa voisine essaiera de la convaincre que la vengeance est "mauvaise conseillère".

    Construction du plan :
    = respect de la situation d'énonciation
    = respect des personnages et vraisemblance

    Récit de la vieille dame :
    = originalité, cohérence du récit et passé du cavalier, motivation des craintes.

    Argumentation de la jeune voisine :
    = Présence de trois arguments au minimum :
    = engrenage de la violence, tolérance et ouverture d'esprit
    = souffrance personnelle
    = répercussion sur des innocents, paix retrouvée grâce au pardon...

    Maîtrise de la langue
    = correction de la syntaxe, maîtrise lexicale et grammaticale
    = richesse et rigueur du vocabulaire, utilisation correcte des deux types de discours et du système des temps !

    DICTEE (6 points)

    Il observait avec minutie chaque coin de rue. Mais il se rassura rapidement. Il avait le bon choix. A cette heure de l'après-midi, le village était plongé dans la mort. Les volets fermés. Les chiens même s'étaient volatilisés. C'était l'heure de la sieste et la terre aurait pu trembler, personne ne se serait aventuré dehors. Une légende courait dans le village qu'à cette heure, un jour, un homme avait traversé la place centrale. Le temps qu'il atteigne l'ombre des maisons, le soleil l'avait rendu fou. Comme si les rayons du soleil lui avaient brûlé le crâne. Tout le monde, à Montepuccio, croyait en cette histoire.

  • Enonciation et modalisation

    L'énonciation

    L'énonciation, c'est l'acte de produire un énoncé dans une situation précise de communication.
    (qui parle à qui ? où et quand ?)
    La situation d'énonciation se définit par la présence de :
    - un émetteur
    - un récepteur
    - un lieu et une époque
    On parle d'indices dénonciation :
    - pronoms personnels et adjectifs possessifs
    - indicateurs spatio-temporels (demain, ici, là-bas, hier...)

    Un énoncé présentant ces indices est ancré dans la situation d'énonciation.

    Un énoncé ne présentant pas ces indices est coupé de la situation d'énonciation.

    La modalisation

    La modalisation c'est la révélation du point de vue de l'émetteur (sentiments, opinions, préférences...)
    Elle permet de traduire des certitudes, des jugements positifs ou négatifs et se trouve souvent dans des textes argumentatifs.
    La modalisation utilise plusieurs procédés :
    1 ) le vocabulaire :
    - verbes d'opinions (penser, croire, juger...)
    - adverbes d'opinions (bien sûr, sans doute...)
    - lexique évaluatif : champs lexicaux péjoratifs et/ou mélioratifs : point de vue valorisant ou dépréciatif.
    2 ) la grammaire :
    - modes verbaux : le conditionnel par exemple, pour exprimer l'éventuel...
    - groupes prépositionnels : à mon avis, selon moi, d'après lui...
    3 ) la stylistique
    - comparaison, métaphore, hyperbole, litote...

  • La tragédie

    La tragédie est un genre dramatique.

    - Souvent d'inspiration mythologique et parfois historique, elle met en scène des personnages nobles, des héros (rois, reines, princes...). Ces personnages, symboles de la condition humaine, jouets des dieux et du destin, tentent d'éclairer la question de leur liberté.

    - Apparue en Grèce antique (chant du bouc, et symboliquement le chant de la victime expiatoire) elle vise à susciter la terreur et la crainte, la pitié et l'admiration, des interrogations morales, chez le spectateur : c'est la catharsis (purification).

    - Le protagoniste principal est poussé par des sentiments supérieurs, un motif psychologique, à commettre une erreur, à perturber un ordre naturel. Cet aveuglement le rend responsable de sa propre souffrance. Il est victime de la fatalité et ses efforts sont vains. Il ne peut pas lutter contre son destin.

    - Le dénouement de la tragédie est souvent malheureux (mort, suicide, exécution...) car les héros sont prisonniers d'une situation cruelle et de leurs passions.

    - Dans la tragédie classique (Corneille, Racine...), les personnages s'expriment avec noblesse et majesté (car leurs passions et leurs motivations sont grandes et nobles). Le registre est tragique : ton solennel et vocabulaire moral pour exprimer l'impuissance et la révolte, en rapport avec le destin et la fatalité.

    - Les formes d'expression sont précises : pour exprimer la détresse, on emploie des interrogations et des exclamations. Pour exprimer la plainte et la colère, on choisit des apostrophes et des invocations. Il s'agit de susciter l'horreur et l'effroi, de provoquer la compassion devant lun destin exemplaire. L'importance réside dans la révélation des états d'âme et des sentiments du personnages.

  • Versification et poésie

    Qu’est-ce qu’un vers?
    Début du vers: il est marqué par une majuscule.
    Fin du vers : elle est marquée par un retour à la ligne ; le vers (contrairement à la phrase en prose) n’occupe pas forcément toute la ligne, et on peut donc trouver un espace blanc à la fin du vers.

    Remarque: si le vers dépasse la ligne, alors la fin du vers ne s’aligne pas sur la marge de gauche dans la poésie classique (jusqu’au XIXème siècle), comme en prose, mais sur la marge de droite, après un crochet [

    Présentation du poème
    Les groupes de vers qui composent un poème s’appellent des strophes.
    Il n’y a pas d’alinéa (contrairement à la marque de début de paragraphe en prose).

    - On donne des noms aux strophes selon le nombre de vers qui les composent: tercet, quatrain, quintil, sizain...
    Un vers isolé est mis en relief.

    - Les vers sont composés de pieds. Une syllabe = un pied.
    On nomme les vers selon le nombre de pieds qui les composent : alexandrins, octosyllabes, décasyllabes...
    Pour compter correctement le nombre de syllabes, il faut observer certaines règles :
    - le -e muet en fin de vers ne compte pas (il n’est d’ailleurs pas prononcé).
    - le -e muet suivi d’un son vocalique (voyelle) ne compte pas.
    - le -e muet suivi d’un son consonantique compte.
    Décompte des -e: Par la Natur(e),-heureux comm(e) avec une femm(e) (Sensation de Rimbaud)
    - le poète peut faire prononcer en deux sons ce qu’habituellement on ne prononce qu’en un seul : c’est une diérèse.
    Exemple: “Un bohémi-en”

    Jusqu’au XIXème siècle, la poésie était en vers. Au XIXème siècle, les poètes se sont libérés des contraintes portant sur la forme du poème : c’est l’invention du vers libre. La poésie peut alors prendre l’apparence de la prose.

    Les rimes
    La rime, c’est la répétition de sons identiques à la fin de plusieurs vers. On désigne par des lettres chaque rime différente: a, b, c...
    disposition des rimes
    aabb : rimes plates ou suivies abab : rimes croisées abba : rimes embrassées

    valeur des rimes
    On juge la valeur des rimes au nombre de sons qui sont repris : chaque son est codifié par un signe de l’Alphabet Phonétique International.
    pensées / croisées: [e] 1 son commun -> rime pauvre (forcément un son vocalique)
    âme / femme: [am] 2 sons communs -> rime suffisante
    capitaine / lointaine: [t?n] 3 sons communs -> rime riche

    genre des rimes
    campagne / montagne : rime féminine (se terminant visuellement par un -e muet, donc non prononcé)
    attends / longtemps: rime masculine (se terminant visuellement par toute autre lettre qu’un -e muet)

    Les autres effets de sonorité

    - les reprises de mots ou de groupes de mots créent un effet de sonorité et de rythme. (une reprise en début de vers ou de strophe se nomme une anaphore)
    - les reprises de sons à l’intérieur des vers, dans des mots différents mais proches:
    - son vocalique (voyelle) : une assonance
    Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant (Verlaine)
    - son consonantique: une allitération
    Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes? (Racine)

    Le rythme
    il faut marquer les pauses au bon endroit et pour cela, repérer les mots qui forment un groupe cohérent.
    le poète peut choisir d’écrire des groupes de mots qui débordent du vers:
    - un vers déborde sur le vers suivant : c’est un enjambement.
    Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
    Sourirait un enfant malade, il fait un somme.
    (Rimbaud)
    - si le groupe de mots placé au vers suivant est très court, on parle de rejet.
    Il dort dans le soleil la main sur sa poitrine,
    Tranquille.
    (Rimbaud)

  • Lyrique

    La poésie lyrique dans laquelle le poète exprime ses sentiments personnels.

    Le poète dit “Je” mais ce qu’il ressent concerne tout homme ; le lexique des sentiments domine, on trouve beaucoup d’interjections.

    Le poète utilise des ruptures de syntaxe, des effets de musicalité et aussi de discordance pour rendre son poème plus expressif.

    Pour donner plus de force à l’expression de ses sentiments, le poète utilise aussi toutes les ressources du vocabulaire (champs lexicaux, connotations...) et des figures de style.

    Les grands thèmes lyriques témoignent de la sensibilité humaine : la vie, la mort, le patriotisme, l’espoir de la liberté, l’enfance, la nature, le temps qui passe, le rêve, les souffrances et les joies de la passion, la ferveur religieuse.

    La poésie lyrique exprime la vie intérieure de l'auteur et cherche à émouvoir le lecteur en faisant appel à sa sensibilité. L'utilisation de la première personne crée un rapprochement et un sentiment qui va du caractère particulier à l'universel car elle favorise l'identification du lecteur.

    Les thèmes de l'amour, de la mort, du temps sont à la fois intimes et urniversels.

    L'auteur développe les relations de son intériorité avec la réalité concrète du monde et de la vie : d'une manière subjective, il fait part de ses interrogations, espoirs et désespoirs, souffrances et passions. Le rythme et la musicalité du poème favorisera l'émotion.